Force est de constater que le patrimoine végétal qui donne du charme aux villages n’est guère respecté dans notre village malgré les vertus attribuées à juste titre aux arbres sur les panneaux du chemin de découverte. Avenue de la République, dans un enclos où l’on faisait paître les taureaux durant les fêtes votives, un des platanes vient d’être coupé en deux à un mètre de hauteur. A proximité du Rieu, il y avait jusqu’à la fin de l’année 2020 un grand massif de roseaux qui embellissait l’ouverture d’une promenade sur le chemin de Bourdic. La bêtise humaine est passée par là : ils ne sont plus qu’un spectacle de désolation. Le long des chemins, c’est souvent la pratique archaïque des brûlis. Quelle tristesse de voir ces herbes, fleurs et arbustes noircis sur les talus ! C’est à partir du grand confinement, en allant chercher air pur et santé par quelques ballades, que j’ai pu mesurer à quel point l’être humain est nuisible. Le plus frappant, c’est la disparition du sens esthétique envers la beauté naturelle. A quoi riment ces branches broyées après le passage des débroussailleuses mécaniques ? A l’inverse, ne pourrait-on entourer de grands arbres les silos métalliques de la route d’Uzès afin de les intégrer dans le paysage ?
La violence d’une nature saccagée
Pour l’aspect écologique, les arbres produisent de l’oxygène. En les abattant, on libère le CO2 emmagasiné dans le bois et on contribue à aggraver le réchauffement du climat. On nous parle du Brésil où l’on incendie des pans entiers de l’Amazonie. Mais toutes ces destructions locales additionnées constituent une part importante du bilan global. Les services météo ont été surpris par nos records de 45° en juin 2019 et ceux des pluies diluviennes des Cévennes et des Alpes-Maritimes cet automne. Une spirale de l’autodestruction qui s’emballe, entraînant des mégas feux de forêts en Sibérie, en Australie, en Californie et un jour en Occitanie.
Pourtant, à l’image des gouttes d’eau qui font l’océan, en réagissant partout localement, on peut encore changer ce monde à la dérive et éviter des crises plus graves que la pandémie actuelle avec la libération de virus endormis dans les sols gelés des régions polaires.
Jean-Michel Faidit – contact@faidit.fr – Saint-Chaptes