Evolution de la vie du village

Une idée originale de Jean Fourès, boulanger du village durant plusieurs décennies, nous donne l’opportunité de revenir sur une période certes laborieuse mais plus riche socialement, et à maints égards plus joyeuse et divertissante que celle que nous vivons actuellement. Les recherches de Mesdames Auguste et Muller, la mémoire encore intacte de Messieurs Balman, Durand, Gelly et Mercier ont enrichi le contenu.

Pour illustrer l’animation qui régnait dans le village au mitan du 20eme siècle, nous allons vous proposer dans ces pages, au fil des parutions, une liste certainement non exhaustive des nombreux métiers exercés alors dans ses rues. En guise d’introduction à cette saga, voici une description succincte de quelques aspects de la vie au village dans ces années-là.

Un village vivant

Après la deuxième guerre mondiale, le village de Saint Chaptes était très vivant. Issues de Lozère, Ardèche, Haute Loire, de nombreuses familles l’avaient rejoint. Sa population vivait de l’agriculture, vignes, semences, maraîchage, vers à soie, arbres fruitiers etc…et des petits commerces. De nombreuses familles possédaient quelques chevaux et vaches (entre 2 et 8) dont le lait était consommé localement. Ces animaux contribuaient, à part entière, à la vie communautaire car il fallait par exemple produire le fourrage nécessaire à leur alimentation et les désaltérer aux fontaines du Temple, du Galafrès, ou à l’abreuvoir historique.

Dans les années 1950, un dentiste consultait une fois par semaine. Il installait son « cabinet »dans la maison bourgeoise Chapus où a vécu Madame Floutier, à l’angle des Rues Lapierre et Mézergues.

Saint Chaptes comptait alors environ 800 habitants, se partageant entre catholiques et protestants. Chacun pratiquait sa religion sans difficultés et la fête de Noël était célébrée conjointement entre les deux paroisses. L’accompagnement musical des cultes protestants était assuré à l’harmonium du temple par Madame Chapus.

 Lors d’un décès, l’ensemble de la population rendait un dernier hommage au défunt en participant à la célébration religieuse. Pour la circonstance, le cheval de Fernand Mercier avait la charge de tirer le corbillard qui était rangé, entre deux cérémonies mortuaires, dans un petit hangar attenant au temple. Monsieur Mercier préparait son cheval, l’étrillait, le brossait et ornait de cirage noir les sabots pour que celui-ci soit présentable et digne d’accomplir sa mission. Il transportait le cercueil depuis le domicile du défunt jusqu’au temple ou à l’église et ensuite au cimetière. Plus tard, le cheval fut remplacé par une voiture conduite par Félix Chacornas.

Quel avenir ?

En 1992, Marcelle Auguste a rédigé un ouvrage sur l’histoire de Saint Chaptes, intitulé « Le Chant du village ». L’avant-propos à ce livre, rédigé par Pierre Albert Clément, propose la conclusion suivante qui prend de nos jours une acuité singulière : «….. Ainsi, le chant du village nous ramène avec bonheur dans un temps aujourd’hui révolu et nous rappelle notre devoir d’éviter que Saint Chaptes ne devienne à son tour une cité dortoir. »

Dans un prochain numéro de Gardon Contacts, débutera la description des métiers recensés.