Fabricant de balais en sorgho, un art rare presque oublié

Artiste : Sergio VALLEJO
Artiste : Sergio VALLEJO

Chaque année depuis son plus jeune âge, après les saints de glace, Didier Dussère semait le sorgho nécessaire à la fabrication des balais avec les houppes de cette plante herbacée.

Son père avait créé cette activité en 1945, et semait jusqu’à 10 hectares de sorgho dans les années 1970 lui permettant de produire en moyenne 1000 balais à l’hectare. Ces balais étaient utilisés par toutes les familles en raison de la finesse de la fibre sur des sols domestiques plutôt irréguliers.

Après avoir été durant quelques années le dernier « artisan de cet art rare » reconnu par le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), Didier Dussère a réalisé sa dernière récolte de sorgho au mois de septembre 2016 et le dernier balai a été fabriqué en 2019. Pendant de nombreuses années, cet artisan a parcouru les divers marchés traditionnels de la région pour
faire connaître et écouler une partie de sa production.

Inspirateur pour « Les sorcières ». A la fin de l’année 1999, il avait accueilli dans son atelier le groupe des 7 jeunes femmes en quête de reconnaissance professionnelle en milieu rural qui est à l’origine du marché des sorcières sur le champ de Foire, apportant ainsi sa touche artisanale au projet.

Il y a une fin à tout. Ses machines de fabrication ont récemment quitté l’atelier Saint Chaptois en direction de la Normandie où un couple en reconversion professionnelle, influencé par une pratique américaine notamment dans la région de Baltimore, envisage de donner à la production de ces balais une orientation artistique, l’aspect utilitaire de cet instrument n’étant plusd’actualité.
Jean-Marie AMEN