L‌es arbres de notre village.

Le tilleul est cette fois à l’honneur. Facilement reconnaissable par sa hauteur variant de 15 à 30 mètres, son tronc est plutôt court et sa ramure généreuse. Ses feuilles, caduques, sont de couleur vert clair, dentées et en forme de cœur. L’intérieur des feuilles est recouvert d’un fin duvet le long des nervures. Les fruits du tilleul se présentent sous forme de petites capsules. A la saison estivale, la floraison est particulièrement odorante.

‌Le tilleul est un arbre sauvage mais facile à cultiver, dont la croissance rapide lui permet de procurer sans délai une ombre bienfaitrice. Il résiste à la sécheresse et supporte les sols médiocres. 

J’en ai recensé une quinzaine à Saint Chaptes, mais je mettrai l’accent sur deux seulement pour leur histoire insolite.
L’un est le tilleul qui ornait la petite place devant le temple, dont l’odeur enchantait les habitations du voisinage et offrait une ombre agréable aux passants durant les chauds mois d’été. Celui-ci n’existe plus, exécuté par ignorance et mépris de ses bienfaits, coupable d’avoir soulevé un bout de trottoir.

Le deuxième est le » tilleul d’Elsa ». Celui-ci m’inspire un sentiment d’optimisme et de confiance en l’avenir. Le 3 mai 1997, la jeune Elsa Thiebaux, célébrant son baptême républicain, a souhaité offrir l’arbre à notre village. Avec l’accord de Jean- Louis Pelliquier, maire à ce moment-là, un tilleul a été planté sur la place de l’ancienne mairie. Il a 25 ans aujourd’hui et pourrait vivre jusqu’à 400 ans, comme ses congénères qu’on laisse vivre. 

Bapteme Elsa 3 mai 1997


Les fleurs du tilleul sont réputées pour leurs vertus sédatives, diurétiques et antispasmodiques. Récoltées au tout début de la floraison, qui dure une semaine, quand leurs étamines sont bien jaunes, et séchées sur un linge, elles sont prêtes à fournir de douces infusions, constituant également un excellent remède contre la grippe et les rhumes.

Autrefois les habitants possédant un tilleul invitaient les voisins et amis à venir chez eux faire la récolte. Cette cueillette leur assurait une tisane naturelle pour l’hiver tout en passant un moment convivial. A l’heure où nous nous posons de plus en plus de questions sur la qualité de notre alimentation, l’association « Pour Saint Chaptes » envisage de faire revivre cette tradition et organisera quelques journées de récolte l’été prochain.

 

                                               Michèle Filipiak