Art Urbain

La personne d’Antoine Hippolyte Trilhac, dit Triat, ne se limite pas à ce géant musculeux dont vous voyez depuis peu le portrait sur la halle aux sports de Saint Chaptes. L’histoire ne nous a laissé qu’un ou deux portraits de cet homme remarquable né à Saint Chaptes le 14 octobre 1812. La version de l’artiste Braga Last One nous en donne donc la quasi-exclusivité.

«L’exercice est l’hygiène du corps, comme la morale est l’hygiène de l’âme.»

Hippolyte Triat fut pionnier à plus d’un titre et son talent lui valut une réputation internationale:

Visionnaire, il anticipe les conseils prodigués aujourd’hui pour se maintenir en forme et conserver la santé, car il conçoit le sport comme un équilibre de vie. Il milite pour l’éducation sportive dans les écoles publiques. C’est grâce à lui que les femmes occidentales accèdent progressivement à l’utilisation des pratiques de gymnastique.

Précurseur, pour ses préconisations sur la prévention de la santé par l’activité physique, sur les pratiques de la rééducation fonctionnelle et la réadaptation physique suite à des blessures corporelles.

Educateur, par son plan d’éducation physique adapté également aux enfants et aux femmes et comprenant des cours de gymnastique , des cours de natation, de course à pied, d’hydrothérapie et des séances en salle de sudation.

Inventeur, on lui doit la création des haltères, poids, agrès, échelles, portiques, poulies et une multitude d’équipements dont on se sert aujourd’hui.

Entrepreneur, il ouvre deux gymnases, « Temples de la régénération humaine» et élabore un gigantesque projet de «cité idéale du sport» qui ne pourra pas voir le jour car les conséquences de la guerre de 1870 ainsi que ses affinités avec la Commune donneront un coup d’arrêt définitif à ses projets.

Hippolyte Triat donnant la leçon dans son gymnase de l’avenue Montaigne, Gravure extraite de “La Culture Physique” du 1er septembre 1912

Parti à l’âge de 6 ans de son village natal, les aléas de sa vie lui feront parcourir l’Europe, puis s’installer à Paris. Malgré les réalisations novatrices qu’il popularisa et qui firent de lui un ami des représentants de la « bonne société », il mourut dans la solitude et la misère.

Aux états unis des salles de sports portent son nom, nous ne pouvions pas faire moins que de le mettre à l’honneur dans son village sur les murs de la halle aux sports qui porte son nom.